La stratégie européenne 2019-2027 pour la jeunesse sera adoptée en novembre 2018.

Une rencontre informelle des ministres de la Jeunesse de l’Union européenne s’est tenue à Vienne le 3 septembre. Au programme des échanges : le renouvellement du programme Erasmus + et du corps européen de solidarité après 2020, et la finalisation de la nouvelle stratégie européenne en faveur de la jeunesse.

30 milliards d’euros pour Erasmus et 1,26 milliard pour le corps européen de solidarité

« La Commission européenne a proposé de renforcer considérablement les programmes de l’UE qui visent à soutenir les jeunes, Erasmus et le corps européen de solidarité, après 2020 », a rappelé Tibor Navracsics, commissaire européen pour l’éducation, la culture, la jeunesse et le sport. Dans le cadrage budgétaire actuel pour 2021-2027, le programme Erasmus est doublé pour atteindre 30 milliards d’euros. Parmi les objectifs affichés : atteindre 12 millions de bénéficiaires – dont davantage de personnes issues de milieux défavorisées via « un accès plus facile pour les organisations locales ou de petite taille » – et construire un espace européen de formation.
Quant au corps européen de solidarité, il s’agit d’un « développement du service volontaire européen » lancé fin 2016, qui « vise à offrir aux jeunes en Europe la possibilité de s’impliquer dans des organisations au service de la société ». Entre 2021 et 2027, « 350.000 jeunes devraient y participer », a chiffré la Commission européenne dans une proposition de juin 2018 – avec un budget de 1,26 milliard d’euros.

Un dialogue structuré de dix-huit mois avec les jeunes Européens

Portant sur la période 2019-2027, la stratégie jeunesse devrait être adoptée en novembre prochain par le Conseil de l’UE, après avoir fait l’objet de 18 mois de dialogue structuré avec de jeunes délégués issus de tous les États membres et de consultations auxquelles auraient participé près de 50.000 jeunes Européens (les résultats de l’enquête conduite en France, diffusés par le Cnajep qui coordonne le processus intitulé Provox). Onze « objectifs pour la jeunesse » sont ressortis de ce dialogue, dont « Connecter l’UE avec la jeunesse », « Assurer l’inclusion de tous les jeunes dans la société », « Soutenir les jeunesses rurales » ou encore « Une Europe verte et durable ».

« Jeter des ponts entre les secteurs de la jeunesse et de l’emploi » pour mieux accompagner les jeunes les plus fragiles

Principal point à retenir : la Commission souhaite développer une approche plus globale de sa politique jeunesse, via un « coordonnateur européen des activités relatives à la jeunesse » à la fiche de poste bien remplie ou encore un « suivi des fonds européens alloués à la jeunesse ». Y compris les fonds dédiés à l’initiative pour l’emploi des jeunes, qui devraient être intégrés à l’avenir à un nouveau FSE + (voir notre article du 6 juin 2018). L’évaluation de la stratégie jeunesse menée sur la période précédente aurait en effet mis en avant la « nécessité de jeter des ponts entre les secteurs de la jeunesse et de l’emploi et de s’adresser de manière plus efficace aux Neet [Not in Education, Employment or Training, ndlr] confrontés à de multiples obstacles ». Les États et « tous les niveaux de décision » sont invités à rechercher cette « coopération intersectorielle » et la participation des jeunes, « en exploitant pleinement le potentiel des fonds européens ».
Dans le même esprit, la Commission appelle à reconnaître et soutenir – dans le cadre d’Erasmus + notamment – le travail socio-éducatif, qui permet un apprentissage non formel et établit un « pont vers l’éducation, la formation ou le travail, empêchant ainsi l’exclusion ».

 

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