Dans le cadre du Comité régional de la mobilité (Coremob), un diagnostic de la mobilité internationale en Bretagne a été réalisé par 2 stagiaires du Master Jeunesse de l’EHESP encadrés par la Région.

L’étude s’est basée sur l’année 2014-15, au cours de laquelle plus de 20 000 jeunes bretons ont réalisé une mobilité à l’étranger dans le cadre de leurs études ou de dispositifs d’éducation non formelle (volontariats, chantiers, échanges interculturels…).

Le premier enseignement de cette étude est la grande inégalité d’accès des jeunes bretons à la mobilité européenne ou internationale.

Cette inégalité est liée d’une part aux disparités dans la volonté d’ouverture au monde des établissements scolaires et universitaires : les plus dynamiques vont inciter à la mobilité, voire rendre obligatoire un séjour à l’étranger au cours de la formation, tout en facilitant l’accès aux financements (notamment européens). Il s’agit cependant d’un engagement volontaire, dépendant des orientations du chef d’établissement et de l’implication de ses équipes. Ainsi, près d’un lycée breton sur 6 ne propose aucun projet de mobilité à ses élèves.

L’inégalité d’accès à la mobilité est également liée à la rareté et à la complexité des offres dans l’éducation non formelle (beaucoup de dispositifs mais peu d’offres). Ainsi, en 2014, aucune structure bretonne ne proposait d’offre de service civique à l’étranger ou de volontariat de solidarité internationale, obligeant les jeunes bretons à solliciter des structures nationales. Les organisations de jeunesse ou d’éducation populaire proposant des projets de mobilité ou facilitant l’accès à des dispositifs de volontariats européens ou internationaux sont par ailleurs inégalement réparties et ne couvrent pas tout le territoire breton (par exemple, pas de structure d’envoi ou d’accueil de jeunes en service volontaire européen à Vannes).

Le deuxième enseignement de l’étude porte sur l’impact positif des mobilités pour les jeunes bénéficiaires (acquisition de compétences variées : psycho-sociale, linguistique, interculturelle…), mais également pour les établissements scolaires, les structures de jeunesse et plus largement les territoires qui bénéficient de cette dynamique d’ouverture et cherchent de plus en plus souvent à accueillir de jeunes européens et internationaux.

Le troisième enseignement principal est la fragilité des dynamiques de mobilité et d’ouverture au monde existantes. Ont ainsi été relevés, pêle-mêle : l’insuffisance de la formation des professionnels qui accompagnent les jeunes, le manque d’injonction institutionnelle et politique (l’implication des professionnels est bien souvent basée sur le volontariat et le bénévolat), le cloisonnement des réseaux, les financements instables et concurrentiels.

En conclusion de cette étude, sont proposés des objectifs chiffrés pour l’horizon 2025 et des préconisations.

Télécharger l’étude et sa synthèse.

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